Achats bio, boycott, refus de la publicité, éco-villages, véganisme… la consommation engagée fait du marché un lieu de contestation politique. Dès le XVIIIe siècle apparaît l'idée que les citoyens peuvent, en unissant leurs efforts individuels, infléchir les tendances délétères de la société. Depuis, ce mouvement n’a cessé de grandir. Aux causes de justice sociale se sont désormais ajoutées les luttes contre la dégradation de l’environnement, pour les circuits courts, contre la souffrance animale, pour l’éthique dans les échanges, etc. Critique contre et dans le marché, non sans ambiguïté, la consommation engagée est un mouvement puissant, capable d’influencer les gouvernements, les législateurs et les acteurs économiques... quand elle est associée à d'autres actions. Sociologue, directrice de recherche au CNRS, Sophie Dubuisson-Quellier est directrice du Centre de sociologie des organisations de Sciences Po (CSO, CNRS). Elle a notamment dirigé Gouverner les conduites, aux Presses de Sciences Po (2016).