Chintoks », « tching tchong », « mangeurs de chien », « responsables du Covid ». Ces représentations racistes s’ajoutent aux stéréotypes véhiculés depuis toujours par les films et les séries TV, ceux d’un Asiatique tour à tour fourbe et cruel, et toujours inexpressif, fort en arts martiaux, nerdy. Sans oublier le préjugé « positif » de la « minorité modèle », en réalité tout aussi néfaste. Comment en est-on arrivé là ? Depuis plusieurs années, les communautés asiatiques sont les cibles d’appels à la violence, d’agressions verbales et physiques, exacerbés par la pandémie du Covid. Une discrimination chaque jour plus visible, plus documentée, plus médiatisée. Linh-Lan Dao expose les différentes formes de ce racisme et cherche à en comprendre les mécanismes : l’héritage de l’histoire coloniale (la femme asiatique fétichisée et l’homme asexué, soumis et discret) ; le mythe de la communauté « parfaite » ; les préjugés liés à la supposée richesse des Asiatiques. Cet essai incarné, raconté à la première personne et fourmillant d’anecdotes personnelles, comporte aussi un petit « mot à l’intention des Blancs » et des conseils qui s’adressent aux victimes d’injures et attaques racistes. À la fois témoin et actrice de l’éveil de la conscience anti-raciste au sein des communautés asiatiques, Linh-Lan Dao met en lumière le travail des associations pour prévenir ces violences et venir en aide aux victimes.