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grande couv
Petite comtesse
Max Du Veuzit
Editeur: La Gibecière à Mots
2,99 €

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Max du Veuzit (1876-1952)

– Philippe, mon enfant, veux-tu, oui ou non, examiner sérieusement ma proposition ? Ton entêtement causera une catastrophe !

La voix suppliante de la vieille dame fit tressaillir le comte.

Il redressa sa haute taille qu’une longue méditation, après dîner, avait courbée vers les tisons de la grande cheminée.

– Je n’arrive pas à vous suivre sur ce terrain, ma mère ! D’ailleurs, comment croire à la réalité d’une pareille proposition ?

– Je t’ai expliqué que Me Garnier, qui nous est tout dévoué, est certain des avantages énoncés. Il a dit douze millions !

– Cette histoire est fantastique !

– Si tu en doutes, consulte-le ; en même temps, il te confirmera que nous sommes au bord du gouffre.

– Je ne l’ignore pas.

– Oui, mais il te dira aussi que ton pauvre frère ne sait plus de quel côté se tourner... cette affaire de pétrole lui a tout mangé... la dot de sa femme y a passé, tout est englouti et cependant Charles me disait encore la semaine dernière que, s’il avait des fonds, il continuerait ses recherches : il est sûr qu’il y a du pétrole aux Chaumes-Rouges. Il en a trouvé.

– Insuffisamment.

– Parce que ses moyens sont limités. Il lui faudrait un commanditaire.

Philippe d’Armons eut un geste d’indignation.

– Après avoir englouti tout ce qu’il possédait, il risquerait l’argent des autres. C’est insensé !

Mais la mère prit chaleureusement la défense de l’absent. Et sa voix douce observa avec une profonde conviction :

– Charles est un honnête homme. S’il dit qu’il y a du pétrole, c’est qu’il y en a. Et c’est désastreux pour lui, et pour nous tous, qu’il ne puisse continuer ses recherches.

– Alors, c’est pour lui permettre de nourrir sa marotte que vous me dites : « Marie-toi. »

Romance.

"C'est ça que vous avez osé me faire épouser ?" Par amour pour sa mère et par devoir, Philippe d'Armons accepte d'épouser une inconnue : Myette Darteuil. Ce mariage va renflouer les finances des d'Armons et éviter que leur nom soit sali. Philippe qui vient de perdre, 6 mois auparavant, son épouse adorée, ne s'intéresse pas du tout à sa future femme et ne cherche pas à en savoir plus : Il se marie... point. Quelle déconvenue !