Les huit nouvelles de ce recueil se déroulent dans différents quartiers d’une même ville, au même moment, autour du même phénomène naturel, à savoir une tempête de sable jaune, suivie peu après d’un tremblement de terre. Ces textes évoquent huit mondes différents, huit moments marquants de la vie de gens ordinaires, très représentatifs de leur culture mais que l’auteur réussit à rendre universels. Ces histoires tournent autour des âges de la vie, du couple, des relations parents-enfants. Elles se recoupent, se détachent, s’entremêlent… le tout dans une langue à la fois sobre et très imagée, pleine d’humour et de tendresse.
Mahir Ünsal Eris, avec sa voix très personnelle, utilise les caractéristiques des récits descriptifs dans des récits factuels, et aborde ici la nouvelle presque avec les caractéristiques du roman. En évoquant des événements qui se sont déroulés alors qu’un nuage de poussière surmontait la ville, phénomène suivi par un tremblement de terre six jours plus tard, L’été jaune nous présente une petite Turquie dans la ville, un petit monde en Turquie, et l’esprit d’une petite personne qui se cherche dans ce monde. Cela crée systématiquement en nous une attente : que l’auteur crée une nouvelle vie après chaque nouvelle, entre la poussière jaune et le tremblement de terre ; qu’il donne une nouvelle opportunité aux personnes qu’il nous a fait connaître. Il n’y a pas de fin dans ce livre, chaque histoire que nous pensons terminée apparaît sous différentes formes dans les histoires suivantes. Mahir Ünsal Eris, en tissant ses histoires point par point, nous expose la psychologie aux couleurs vives d’êtres qui bougent, se dispersent et se brisent au gré des événements.
Préface de Burhan Sönmez
Traduit du turc par Noémi Cingöz
Illustrations de Murat Basol