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grande couv
La question séfarade
Daniel Bensoussan Bursztein
Editeur: L'artilleur
14,99 €

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Alors qu’elles étaient souvent présentes sur ces territoires avant l’islam, les communautés juives des pays arabo-musulmans ont quasiment toutes disparu. A tel point qu’après la décolonisation, les Juifs d’origine orientale, qu’on nomme séfarades en Occident, sont devenus majoritaires en France et surtout en Israël.

Pour la majeure partie de nos contemporains, ce départ des Juifs d’Orient est difficilement explicable tant ils auraient toujours été protégés par les pouvoirs arabomusulmans et surtout préservés du drame éminemment européen qu’a été la Shoah. Ces Juifs séfarades ont ainsi été accusés d’avoir trahi leurs pays d’origine où tout n’aurait été que miel et douceur et d’avoir abîmé l’image du « bel Israël » des premières décennies.
Or ce n’est pas ainsi que l’écrasante majorité des Juifs des pays arabomusulmans ont vécu leur histoire. Pour eux, leurs conditions d’existence en terre d’islam ont été marquées par le poids de la dhimma, ce statut qui les maintint si longtemps dans un état d’infériorité face aux musulmans. Mais reconnaître après la Shoah l’existence d’une judéophobie non européenne et qui plus est antérieure à la colonisation, est une chose difficile.

Cette bataille mémorielle est devenue un enjeu politique. Pour la gauche « décoloniale », la droite au pouvoir en Israël aurait tout intérêt à noircir le tableau de la vie juive en terre d’islam. Elle suivrait de cette façon un agenda politique : celui d’un choc des civilisations entre un Occident qualifié par elle de « judéo-chrétien » et un monde musulman hostile à l’Etat juif. Ce sont les récits de ce passé judéo-musulman, source de graves malentendus aussi bien en Israël qu’en France et aux Etats-Unis, que se propose d’étudier cet ouvrage.
 
Daniel Bensoussan-Bursztein est journaliste aux Cahiers Bernard Lazare.