Le 20 février 1878, dès le lendemain du jour où son nom venait de réunir la majorité des suffrages des cardinaux rassemblés en conclave, Léon XIII écrivait à l’empereur Guillaume :
« Affligé de ne pas trouver entre le Saint-Siège et Votre Majesté les relations qui existaient naguère si heureusement, Nous faisons un appel à la magnanimité de votre cœur pour obtenir qu’à une grande partie de vos sujets la paix et la tranquillité de leur conscience soient rendues. »...
Aujourd’hui, l’Eglise catholique jouit en Allemagne d’une paix profonde, libre dans ses enseignements, dégagée de toutes les entraves qu’elle avait été si sérieusement menacée de subir,... et à l’abri des querelles intestines qui divisent, dans des conditions de plus en plus graves, la communion protestante dans l’Empire évangélique. Sans aucun doute, le Centre, l’important parti parlementaire qui a soutenu la lutte contre les prétentions aveugles de l’Etat dans les Chambres prussiennes et au Reichstag, de 1873 à 1886, a beaucoup contribué à l’œuvre de salut dont bénéficient, à l’heure présente, les évêques et les fidèles demeurés au jour du danger fermes dans leur foi comme dans leur obéissance au Saint-Siège. Mais si on se reporte par la pensée à tous les événements qui se sont déroulés depuis le jour où Pie IX n’a pas craint de tenir tête avec une indomptable énergie à l’hégémonie prussienne triomphante, jusqu’au moment où Léon XIII a pu se flatter d’avoir achevé l’œuvre de réparation qu’il avait entreprise dès le lendemain de son élection, on conclura que la politique du Saint-Siège à l’endroit de l’Allemagne fut tout à la fois propice aux droits de la liberté religieuse et aux intérêts de la paix religieuse.