L'impossible union nationaliste à Madagascar
Denis Alexandre Lahiniriko
Editeur: Editions L'Harmattan
À travers l’histoire qui leur est enseignée à l’école, les Malgaches pensent tout connaître sur les péripéties de l’accession de Madagascar à l’indépendance. Ils croient ainsi que l’autodétermination a été « donnée » par la France au profit des structures et des hommes politiques qui lui étaient acquis. Ainsi, les nationalistes historiques auraient été « victimes » d’une manœuvre éhontée de la puissance colonisatrice.
Pourtant, cette image d’Épinal est un peu trop simpliste. Une analyse approfondie des jeux politiques dans les années 1940 et 1950 permet en effet de la nuancer fortement. Après la Seconde Guerre mondiale, les militants nationalistes estimaient qu’ils bénéficiaient d’une légitimité naturelle leur permettant d’hériter du pouvoir après le départ des colonisateurs. Cela explique largement leur division. Alors affaiblis, ils ont vu le pouvoir leur échapper durant la Première République.
Leurs activités politiques ont été à l’origine de la « culture politique unioniste », qui est aujourd’hui celle de tous les opposants politiques malgaches.