Je regarde le monde et je n'y vois qu'une humanité en rupture, une société du miroir où nos égos jouissent de la souffrance et où nos cerveaux s'éteignent. Ces pages sont l'archive brute de ma révolte et de mon désespoir. Elles sont le témoignage d'une conscience qui refuse de sombrer dans le confort capitaliste et le conformisme ambiant. Je dissèque notre ère de désinformation, cette communauté-prison qui nous pousse à courir si haut pour n'être plus rien. Je constate avec une rage froide que nous sommes tous concernés par la fin programmée, mais que nous nous contentons de commenter la révolution sur les réseaux sociaux. Je pleure les poètes, les magiciens des mots disparus, dont j'ai besoin des proses pour combattre le vide des esprits à la dérive. Ce livre est mon champ de bataille. Un manifeste né des abysses qui décortique la corruption, la ségrégation et l'oppression qui nous entourent. J'ai le coeur contestataire et les étendards de la révolte levés. Puis, au fond de mon canapé, au milieu de ce chaos existentiel, une ancre fragile et puissante est apparue. Elle s'appelle Esmée. Ses petits doigts s'agrippant à mon index sont ma bouée, mon soleil, l'écho d'humanité que je croyais perdu. Elle est la raison ultime de ne pas céder à la fin inéluctable. Je ne me résous plus à vous laisser partir, ni à me laisser aller. Je me battrai pour son monde, pour qu'il ne ressemble pas à celui-ci. Rejoignez-moi dans ces Pensées. Lisez la rage, la critique, l'espoir fugace. Mais surtout, demandez-vous : sommes-nous prêts pour la dernière révolution, celle qui nous tirera du néant ?