Le grand chantier que constitue la gouvernance est la prochaine étape sur la trajectoire de développement de la République populaire de Chine. Pour préserver le dynamisme de l'économie chinoise, il est impératif de continuer d'adapter les institutions et le fonctionnement de l'État à une activité économique de plus en plus axée sur le marché. Il sera également nécessaire d'améliorer la gouvernance pour faire face aux tensions induites par le creusement des inégalités et la dégradation de l'environnement.
Au cours des vingt dernières années, la Chine s'est activement employée à réformer l'État : elle a commencé à adapter son système fiscal aux mécanismes du marché, mis en place un processus budgétaire et jeté les bases d'une fonction publique moderne. Mais le morcellement de l'autorité, ou encore un manque de coordination, comptent parmi les lacunes qui subsistent sur le plan de la gouvernance. La corruption reste un problème courant, qui porte atteinte à l'action publique et nuit à l'efficience de l'affectation des ressources. Bien que la Chine ait adopté de nouveaux textes législatifs et réglementaires qui se rapprochent des normes internationales dans de nombreux domaines comme les droits de propriété intellectuelle, leur mise en application demeure un problème de taille.
La présente étude ne se borne pas à rappeler l'importance déterminante de la gouvernance. Elle montre comment, dans la pratique, la gouvernance influe sur l'action publique, en approfondissant l'examen de secteurs comme l'agriculture, l'enseignement supérieur, le marché du travail et la protection sociale, l'investissement étranger, la protection de l'environnement, la collecte de données statistiques, la protection de la propriété intellectuelle, l'activité bancaire et le recouvrement de l'impôt. L'étude dresse également un bilan des progrès réalisés en matière de gestion publique et de finances publiques, et explore les futures actions possibles. Poursuivre la réflexion sur la redéfinition du rôle de l'État, moderniser la gestion des finances publiques, faire évoluer les relations entre les différents niveaux d'administration et consolider le cadre institutionnel pour mieux laisser jouer les forces du marché constituent quatre des axes autour desquels l'effort de réforme doit continuer de porter.