Si Châtel-Guyon, petite ville située à une vingtaine de kilomètres de Clermont-Ferrand, entre Limagne et montagne, n’est pas née du thermalisme, elle a prospéré grâce à lui. Cette station s’est greffée à un ancien bourg vigneron, ce qui constitue sa singularité. Châtel-Guyon a connu un essor fulgurant entre 1890 et 1930.
Même si les débuts du thermalisme furent marqués par une rude guerre des sources, dont Guy de Maupassant s’est fait l’écho dans Mont-Oriol, cela n’empêcha pas la mise en place de toute une infrastructure indispensable à l’accueil d’un tourisme médical et ludique : établissements thermaux, casino, parcs et promenades, palaces et hôtels de voyageurs. Parallèlement, la créativité des architectes se manifesta avec la réalisation de demeures pour lesquelles la fantaisie, le pittoresque et parfois l’audace furent de mise.
Ainsi, une véritable « fièvre thermale » toucha les médecins, industriels et banquiers qui investirent dans le développement de la cité et participèrent à la métamorphose du modeste village en une station thermale internationale fréquentée par une clientèle huppée.
Une analyse des constructions, des goûts décoratifs et artistiques des commanditaires, accompagnée d’une abondante iconographie, avec notamment des vues anciennes qui transportent le lecteur hors du temps, invitent à porter un autre regard sur un patrimoine remarquable, d’une richesse méconnue qu’il convient de préserver.