Lorsque ce roman fut écrit, on était au premier printemps de la Grande Guerre. Printemps sacré !
Les nations procédaient aux derniers sacrifices, immolaient leurs armées, « ne comptant plus sur les forces humaines, attendant tout leur succès des destins ». Fin mai, l’offensive germanique paraissait irrésistible. Il n’était plus permis « aux femmes même de verser des larmes ». Les pages de ce roman étaient des pages d’espoir. L’écrivain pensait ce que pensaient « les grandes masses silencieuses » du pays, saisies par l’angoisse et reprises par la vie, allant du labeur à l’amour, vivant intensément et atrocement cette période inouïe de l’Histoire. L’Âge de Fer, les temps maudits, nul ne doit plus les revoir, et c’est parce que ce roman tend à noter les traits disparus d’une époque – celle des régions industrielles du cœur de la France pendant la Grande Guerre – que son intérêt est particulier.
D’autres écrivains comme Zola ou Victor Hugo ont décrit à d’autres époques et dans d’autres régions laborieuses ces temps maudits.
Il était important que les douces campagnes bourbonnaises conservent aussi dans leur mémoire collective le souvenir des drames que le monde industriel de la Guerre de 1914 avait suscités dans le XXe siècle débutant.