L'avion musique
Stéphane Boudy
Editeur: Gunten
Après «?l’Exuvie?» et «?Les Figurants?», Stéphane revient en force d’un voyage à travers le temps et les hommes. Sans cesse curieux, il veut tout apprendre alors il prend avidement et restitue avec reconnaissance. Le ton toujours particulièrement primesautier est le ton de celui qui est heureux de comprendre l’autre. «?L’avion musique?» se pose, Stéphane est à bord, chamboulé, bouleversé mais joyeux et comme fier de relater sa guerre d’Indochine avec ces autres qu’il aime tant. Un récit «?boudyesque?», synonymes : rieur mais grave, optimiste mais lucide, sentimental mais pas pleurnichard, fidèle à l’histoire mais pas ennuyeux. A dissocier absolument «?Boudy?» et «?Rocambole?». A rapprocher plutôt «?d’Ubu?». «?... Hô Chi Minh avait plus de trente ans de clandestinité derrière lui, avait endoctriné village après village, région par région, appris à lire et à écrire aux gens partout où il était passé. Et aujourd’hui, c’était le lieutenant Merlin et ses trois hommes qui allaient réduire à néant ces années d’efforts, cette attention minutieuse et lente à éduquer. Près de 70000 combattants et villageois ont gravi les montagnes autour de Diên Biên Phu, des canons de plusieurs centaines de kilos ont été montés dans la jungle à l’aide de vélos français de marque Peugeot, de même pour les armes, la nourriture ou les munitions. Pour tout effort du riz, du riz mangé à chaque repas, souvent seul et cuit sur place. Avec ce riz, la baguette, l’autorité des chefs, et sous cette baguette, un idéal. Voilà ce contre quoi Merlin et ses hommes vont lutter avec quelques bouts de papiers traduits en vietnamien. Heureusement, il y aura aussi de la musique. Ils prendront «?l’avion musique?» que les Américains leur ont cédé et qu’en bons Français ils ont nommé ainsi. Un avion avec des haut-parleurs sous le ventre afin de rallier les Viêts à la cause coloniale, des voix et de la musique en bande sonore. Voilà, harassé, sans sommeil ce que Merlin s’apprêtait à faire?: la guerre psychologique.?»