Le 18 janvier 1957, une douzaine de jours après leurs noces, Thérèse et Jacky Boyer embarquent à Anvers sur le m/s « Joseph Camaret », un cargo mixte battant pavillon français. Ils vont, ainsi, partager les joies et les peines des marins du commerce.
Rejoindre le Sud du Congo, le Belge en loccurrence, nest pas une mince affaire
Durant le voyage, ils vont subir le tintamarre du chargement et les nuisances des déchargements essaimés à Bordeaux, à Dakar, à Abidjan, à Matadi... L'arrivée de 70 Kroomen, des dockers embarqués à Tabou (Côte dIvoire), va plonger le couple dans la réalité africaine
Ce périple maritime se terminera à Lobito, en Angola.
De là, laventure va se poursuivre par quelques jours et quelques nuits de chemin de fer ; un train « western » qui les déposera à Kaniama au coeur du Haut-Lomami.
Les tourtereaux ont chacun 23 ans
A lheure où leurs semblables bordent les plumes de leur nid damour, les Boyer vont être « parachutés » dans la savane africaine ; une vie de nomade où, de village en village, Jacques s'efforcera de bien faire son travail d'Agent territorial. « Le Territorial », lhomme qui doit « servir » son gouvernement et aider les populations ; deux principes pas exactement compatibles
Jacques et Thérèse vont vivre des jours extraordinaires. Certains seront durs, voire même très durs. Dautres jours seront joyeux, à légal de celui où Thérèse accouchera de son premier enfant, jour où Jacques se trouve à 200 km delle
Cest le « kiondo », que lon appelle parfois maladroitement tam-tam, qui lui apportera une nouvelle quil nest pas prêt doublier.
Dans leur enthousiasme, leur appétit de grands espaces, leur soif daide à la population, les Boyer voulaient du Congo à gogo
Les affres politiques, la mégalomanie des hommes, les cruautés tribales, vont faire deux les gogos du Congo.
Jean-Pierre Ledru, ancien marin, membre du Comité Havrais de Recherche Historique, retrace, au travers de la vie dun jeune couple, la réalité des évènements qui ont précédé lindépendance du Congo Belge.