Van Gogh par lui-même ; plus précisément, par l’intercession de Karin Müller travestie en narrateur de la vie du peintre. L’auteur nous dit tout de son enfance solitaire, de sa famille nombreuse, de son père pasteur, de sa courte carrière de marchand de tableaux, de son exaltation mystique, de ses multiples déboires sentimentaux, de son amitié avec Toulouse-Lautrec, de celle, orageuse, avec Paul Gauguin et de son affection pour le seul véritable ami et soutien, son petit frère Théo avec lequel il entretint une correspondance exceptionnelle. Et surtout de sa peinture, comme unique compagne…
« Non, Van Gogh n’était pas fou », écrivait Artaud, seulement son double « désespéré de solitude ».
Dans sa préface, David Haziot souligne que décrire une qualité humaine chez Van Gogh « est une chose, la faire vivre et sentir en est une autre que réussit Karin Müller dans son texte météorique, comme le fut la trajectoire de Vincent. Le recours à ce présent de l’indicatif à la première personne, en des phrases au rythme haletant qui signalent chacune un fait nouveau de la vie du peintre, nous restitue un jaillissement perpétuel de vie, et nous impose une voix qui attend son comédien, mais que nous percevons dans sa justesse à la lecture. Et ça marche ! »
Karin Müller codirige la galerie Gimpel & Müller à Paris. Elle a publié « à quatre mains » avec Jean Lacouture et Dominique Desanti avant de commencer des biographies « vivantes » à la première personne : Les Fulgurances de Nicolas de Staël, Lever de rideau sur Edward Hopper, Métamorphoses de Matisse (Guéna-Barley) ainsi que 100 crimes contre l’art (L'Écailler).