Le don de gamètes
Aude Mirkovic
Editeur: Bruylant
Le don de gamètes est souvent pensé comme un geste altruiste et généreux permettant à ses bénéficiaires de réaliser leur désir d’être parents, et la demande de couples en attente de don a conduit le législateur à multiplier les prises de risque pour assurer sa promotion.
Pourtant, les revendications des enfants nés d’un don de gamètes, relatives notamment à la levée de l’anonymat du donneur, sont révélatrices des difficultés graves qu’il suscite.
Malgré tout, la loi de 2011 a autorisé le don de gamètes par des personnes n’ayant pas fait l’expérience de la procréation, ce qui met en cause leur capacité à donner un consentement en connaissance de cause et laisse augurer de nombreuses complications lorsqu’elles auront elles-mêmes des enfants ou, au contraire, n’en auront pas.
Malgré tous ses efforts, le législateur est à nouveau sollicité par des revendications diverses, et tout d’abord pour remettre en cause la gratuité du don afin de répondre aux attentes actuellement non satisfaites du fait de la pénurie de gamètes disponibles, en particulier d’ovocytes.
Ensuite, les gamètes sont réclamés pour satisfaire des désirs d’enfant en dehors de l’objectif thérapeutique de la procréation médicalement assistée, notamment pour des femmes célibataires ou en couple de femmes.
Le don de gamètes se trouve ainsi au cœur de revendications multiples qui appellent une réflexion d’ensemble sur cette pratique. Ces actes du colloque pluridisciplinaire sur le don de gamètes, tenu à l’Université d’Evry le 13 décembre 2012 dans le cade du centre de recherche Léon Duguit, offrent une riche contribution pour faire le point sur les différents enjeux liés à ce don qui n’a jamais fait l’objet, en soi, d’un réel débat (Actes actualisés au 1er février 2014).