Très tôt Michel est taraudé par la fuite du temps et la mort qui est la conséquence inéluctable de cette débâcle annoncée. « Nous sommes déjà tous morts » proclame-t-il. Sa vie et le monde lui paraissent absurdes. Cependant, paradoxalement, Michel va se battre, aimer, tenter de réussir sa vie professionnelle. Par jeu, par provocation, par défi ? Peut-être. Il déteste les arrogants, les donneurs de leçons, les sachants. Il ne cherche pas à se donner comme modèle. À ses yeux, le seul péché est de faire souffrir. Il fera pourtant souffrir, à son corps défendant. Michel aime l’Alsace et son histoire, parce que c’est ici qu’il a ses racines, parce qu’elle est belle. Mais il a des souvenirs immémoriaux qui lui viennent du Limousin et des émotions puissantes dont la source se situe dans le Lot-et-Garonne. Son pessimisme foncier ne le rend pas triste mais lui donnerait plutôt de l’humour. Sa lucidité le rend plus railleur que cruel. Il finira par se donner comme règle de vie cette maxime du philosophe Jean-Luc Nancy : « Ne pas donner un sens à l’existence mais que l’existence arrive à se donner comme sens. » Les réflexions qui parcourent ce livre ne devraient laisser indifférente nulle personne qui réfléchit à son propre destin.