Sur cette île exotique dont la géographie rappelle les contrées sauvages de l'Utopie, les esclaves règnent en maîtres. Avec à leur tête l'exubérant Arlequin tout droit sorti de la commedia dell'arte et le valet Trivelin, ils dénoncent par leur jeu excessif les travers de leurs maîtres, qu'ils ont décidé de rééduquer. L'aventure, qui a surtout valeur de leçon, se termine par une invitation à la fête, suivie comme le veut la tradition d'un divertissement chanté.

Représentée pour la première fois en 1725 par la troupe des Comédiens-Italiens, la pièce ne saurait cependant être réduite à un simple exercice de style. Explorant d'autres voies que celles de la comédie de sentiment, Marivaux le Moderne y aborde à sa manière les thèmes sociaux chers aux philosophes du Siècle des Lumières.