Laisser faire la nature, est-ce là, en matière d'éducation, le secret de toute réussite ou une dangereuse illusion ? Et puis, et avant tout, qu'est-ce que la nature ? Qui — ou quoi — s'agit-il de laisser faire, l'intelligence ou la spontanéité affective ? Ce qu'il y a de commun à tous les hommes ou ce qui distingue chacun des autres ? L'histoire de la pensée pédagogique n'est qu'une longue suite de tergiversations entre les partisans et les adversaires de la nature, chaque position s'inscrivant dans un contexte socio-politique bien précis faisant des premiers des champions de la liberté, réduisant les seconds à de simples autocrates. Hubert Hannoun tente, dans cet ouvrage, de répondre à ces questions dans une première partie critique d'où il extrait les matériaux nécessaires à une élaboration plus actuelle, fondée sur les conquêtes de la psychologie, de la sociologie, de la génétique et de l'anthropologie. Il nous propose les grandes lignes de ce que serait, à notre époque, une éducation naturelle qui se présenterait comme la conciliatrice de la nature, de la culture et de la praxis de chacun de nous.