Pendant longtemps, la mécanique des sols s'est limitée principalement à l'étude des sols saturés en raison de difficultés à la fois expérimentales et d'interprétation des mesures. Dans un tel contexte l'aspect polyphasique solide-liquide-gaz des sols n'était pris en compte que pour des applications spécifiques, comme les matériaux compactés des remblais et barrages et cela, seulement à travers des d'essais empiriques. À partir des années 1960, les travaux de l'École anglaise ont permis une avancée significative à travers le développement de différentes méthodes de mesure de la pression et ont fourni un premier ensemble de résultats d'essais fiables. Pour faciliter l'interprétation des résultats, Bishop et d'autres ont proposé à la même époque d'étendre le concept de contrainte effective aux sols partiellement saturés. Cette tentative sera vivement contestée par la suite, tant pour sa pertinence que pour l'expression retenue. Dès lors l'interprétation des essais a reposé sur la méthode plus empirique des surfaces d'état et, hormis quelques recherches isolées, l'étude des sols non saturés ne connut pas de développement important jusqu'au milieu des années 1980. À cette époque, la multiplication des équipes de recherche sur les sols non saturés dans de nombreux pays. provoque l'émergence de concepts originaux permettant de donner un nouvel essor à ce domaine. Au cours des dix dernières années, d'autres modèles ont été élaborés tandis que se vulgarisaient les dispositifs de mesure adaptés aux sols non saturés, le plus souvent sur la base des techniques mises au point dans les années 60.
À travers la diversité de ses auteurs, cet ouvrage tente d'apporter un point de vue qui soit à la fois diversifié dans ses approches et cohérent dans sa progression. Sans prétendre à l'exhaustivité, il présente les différentes manières de l'aborder, de la physico-chimie à la mécanique, de l'expérience à la modélisation théorique, du laboratoire aux ouvrages, du microscopique au macroscopique.