Il est incontestable que les connaissances et les outils de prévention ont considérablement progressé depuis l'émergence, dans les années 1960-1970, du génie parasismique moderne. Ces progrès ont porté sur la compréhension des causes et l'évolution des caractéristiques des mouvements sismiques de fort niveau, sur l'appréciation, pour un site donné, du type et du niveau des mouvements sismiques susceptibles de s'y produire (aléas sismiques) et enfin sur le comportement des structures soumises à de fortes secousses. L'amélioration des connaissances et des moyens d'étude a-t-elle pour autant entraîné des avancées concomitantes en matière de prévention du risque sismique ? La réponse à cette question doit être nuancée, car les progrès mentionnés ont souvent davantage souligné la complexité et la variabilité des phénomènes qu'ils n'ont permis de réduire les incertitudes dans leur prise en compte pratique.

Les effets sur les constructions, qui constituent la base de données à partir de laquelle ont été ou sont élaborées les dispositions les plus importantes des codes parasismiques sont décrits dans la première partie du présent volume. Cette description est complétée par des commentaires sur la conception d'ensemble et de détail et sur les problèmes pratiques que posent les interprétations des observations post-sismiques. L'utilisation des effets pour caractériser le niveau des secousses sismiques, c'est-à-dire le concept d'intensité macrosismique, est ensuite présentée, ainsi que ses corrélations avec les paramètres du mouvement. La deuxième partie traite de l'aléa sismique du point de vue des données caractérisant la distribution spatiale et temporelle de la sismicité et de ses méthodes d'évaluation (déterministes et probabilistes). Des indications sont données sur les études d'aléa à l'échelle d'un pays (zonages des codes parasismiques), d'une ville ou d'une commune (microzonage), ou d'une installation particulière. Des formules d'ordres de grandeur sont fournies pour l'aléa dû à une faille (rupture de surface et mouvement vibratoire) et à une zone de sismicité diffuse. Ceci pour permettre d'apprécier l'influence de certains paramètres (notamment la magnitude maximale envisagée pour les sources sismiques, la profondeur des foyers ou les dimensions des sites qui ne peuvent pas être considérés comme ponctuels, comme par exemple les grands tunnels).