L'apprentissage de la liberté : le droit et le devoir de vivre libre
Joseph Leif
Editeur: Fenixx Réédition Numérique (Esf Éditeur)
La notion de liberté est pleine d’ambiguïtés accumulées au cours de l’histoire. Des ambiguïtés dont la liberté se ressent encore aujourd’hui. Si maintenant l’exercice de la liberté est toujours combattu et réprimé par les régimes totalitaires — encore nombreux dans le monde contemporain — il s’expose aussi, même dans les démocraties, à des pièges permanents, d’autant plus tracassiers qu’ils se dissimulent dans la subtilité et le maquis de la législation, de l’administration et de la réglementation que l’organisation sociale, technocratique et autoritaire, impose à l’individu. Contraintes d’autant plus anonymes qu’elles se multiplient et se font habituelles. Sans doute ne peut-il y avoir et n’y a-t-il jamais eu de liberté absolue, naturellement et socialement impraticable. Cependant, quand l’exercice de la liberté risque de se perdre dans la complexité et les aléas juridiques du droit et du non-droit, et que se multiplient les situations qui subordonnent de plus en plus étroitement l’individu à l’organisation sociale, alors la fin justifie des moyens condamnables et même pervertissants, parce que l’individu s’en trouver dénaturé au détriment de la société qui, elle-même, n’existe pourtant et ne prospère que par le libre épanouissement de ceux qui la constituent. Observations qui conduisent à l’exigence, pour l’être humain, d’apprendre, dès l’âge de raison, le difficile exercice de sa liberté. Et l’école, plus encore que la famille, doit y prendre un rôle fondamental, mais par d’autres voies. Notamment par de nouvelles conceptions et pratiques de l’autorité ; par la formation des personnalités ; par l’exploitation du savoir qu’elle délivre ; par l’histoire des conquêtes de la liberté ; et, surtout, par les possibilités de faire de la liberté un objet de toutes les activités, à tous les niveaux de l’école. Chemins de la liberté qui obligent les maîtres à définir d’abord celle-ci, pour eux-mêmes, afin de donner aux élèves le sentiment et l’idée de ses exigences, mais aussi le sentiment et l’idée de ses vertus créatrices de toutes les valeurs de la vie individuelle et sociale.