L'enseignement supérieur et la dimension européenne
Christian Philip
Editeur: Fenixx Réédition Numérique (Economica)
Pourquoi souhaiter une Europe des universités ? L’idée européenne ne peut se limiter à l’union douanière et aux aspects techniques que met en lumière l’achèvement du marché intérieur. Elle inclut d’autres ambitions, parmi lesquelles l’Europe des citoyens et une approche culturelle. L’Europe des universités s’inscrit dans ce cadre. Elle contraindra nos systèmes nationaux d’enseignement supérieur à s’adapter plus vite et mieux aux conditions de la formation dont nous avons besoin en cette fin du XXe siècle. En développant leur coopération, les universités européennes retrouveront aussi l’esprit de l’« universitas » médiévale européenne, basé sur un tissu de relations très denses entre les universités des différents pays, avec une grande mobilité des professeurs et des étudiants. Les témoignages, réflexions et propositions d’universitaires de différents pays de la Communauté, réunis à Lyon le 25 mars 1988 à l’initiative de la C.E.D.E.C.E., soulignent que l’action de la Communauté européenne et des États, pour nécessaire qu’elle soit, ne constitue pas l’essentiel. L’Europe des universités ne se décrète pas. Elle se construira, à l’initiative des structures universitaires, par les accords entre universités des différents États membres, la constitution des réseaux européens de coopération, le développement des cursus intégrés, l’encouragement à la mobilité des étudiants et des enseignants. Association d’universitaires et de chercheurs, la Commission pour l’Étude des Communautés européennes (C.E.D.E.C.E.) a pour objet de promouvoir tous enseignements, études et recherches concernant l’organisation et les activités de la Communauté européenne. Elle publie régulièrement les ouvrages élaborés à la suite de ses colloques bisannuels, étudiant des thèmes généraux de l’intégration européenne (ainsi « Politique agricole commune et construction communautaire », « Les ressources financières de la Communauté européenne » et « Les relations Communauté européenne – États-Unis », parus en 1984, 1986 et 1987 dans la présente collection) ; mais également les contributions de ses journées nationales d’études (ainsi La convention de Lomé III, Revue du marché commun, avril 1986 ; L’Europe du transport aérien, Revue française de droit aérien, 1987, volumes 162, 163, 164 et L’achèvement du marché intérieur européen, Economica, 1987).