L'éducation formelle : contrainte ou levier au développement de l'Afrique subsaharienne ?
Gabriel Bayemi
Editeur: Coédition NENA/Presses universitaires de Yaoundé
Sous sa forme actuelle, l'éducation formelle ne participe que de manière marginale au développement de l'Afrique subsaharienne. C'est ainsi que par son caractère abstrait et élitiste, son faible rendement interne et externe, ainsi que son déphasage par rapport aux cultures africaines, le système d'éducation scolaire hérité de la colonisation européenne constitue une véritable contrainte au développement du continent noir. En dépit de cette triste réalité, toutes les tentatives de réforme éducative entreprises par le passé se sont soldées par un échec. Finalement, le statu quo du moment dans le domaine de l'éducation fait du secteur une machine qui fabrique des chômeurs, détourne les jeunes Africains de leurs réalités nationales et place une grande partie d'entre eux quasiment hors de la compétition internationale. Pour surmonter la situation de blocage et faire de l'école un puissant levier du développement, il est nécessaire d'avoir une vision claire du but à atteindre. Cette dernière doit permettre la mise en place d'un modèle de société réellement démocratique, d'une économie recevant son impulsion de l'intérieur et des valeurs positives du passé et du présent de la culture africaine. L'école de développement, véritable alternative aux systèmes d'éducation formelle de l'Afrique au Sud du Sahara doit émaner d'un consensus des forces vives de chaque pays et reposer sur une culture de planification stratégique. Sa réalisation permettra aux pays africains de disposer des ressources nécessaires pour édifier des sociétés démocratiques et justes, combattre la pauvreté et favoriser le bien-être individuel.